Des légumineuses au centre de l’assolement

Alain et Grégory dans une parcelle de lotier en fleur qui devrait être récoltée mi-août.
Alain et Grégory dans une parcelle de lotier en fleur qui devrait être récoltée mi-août.

Alain Bazille est agriculteur au hameau de Lettrée, suite aux différents remembrements l’ensemble des parcelles est regroupé autour de l’exploitation, séparé en deux parties par la route et la rivière. Ses deux fils Grégory et Florent travaille avec lui sur l’exploitation.

Près d’une quinzaine de cultures

L’exploitation est composée de 17 ha de bois et de 136 ha de cultures très diversifiées avec près d’une quinzaine d’espèces différentes réparties en trois catégories :

  • les cultures « classiques » : luzerne, betterave, orge, escourgeon ;
  • les cultures de multiplications de semences : Lotier, Minette, Sainfoin, Dactyle. Ces cultures sont stockées sur l’exploitation et commercialisées en semences fourragères avec la société Michel Seed ;
  • les cultures d’« Alimentations Directes » : lentillons et cameline, épeautre, sarrasin. L’objectif est de développer ces surfaces pour une commercialisation en directe après transformation pour certaines (farines, huiles).

Une petite parcelle est également réservée à l’expérimentation de nouvelles espèces avec cette année la production de semence de trèfle jaune et de perse.
Toutes ces cultures sont menées en techniques de semis simplifiés sous couvert de manière à avoir en permanence une couverture du sol. « Cette technique favorise la biodiversité du sol car il n’y plus de travail du sol. Les plantes vivaces sont un refuge et favorisent la faune : je compte environ 25 chevreuils sur mon exploitation et ça fourmille d’insecte dans les parcelles » précise l’agriculteur.

Des atouts environnementaux

160729_repleg-bazille2.jpg
Le Lotier a été semé sous couvert d’orge de printemps, ce qui permet une couverture permanente des sols. Il se développera après la moisson

En terme environnemental, ce système présente de nombreux avantages avec une diminution d’utilisation de fongicides et d’insecticides et un allongement des rotations. Les difficultés résident dans la maîtrise du désherbage car il y a une augmentation du stock d’adventices. « En terme de techniques culturales, il a fallu tout inventer : de la densité de semis à la date de récolte » explique Alain.
Ces cultures ont aussi un grand intérêt pour les apiculteurs car elles sont une source d’alimentation pour les abeilles non négligeable, trois d’entre eux ont installé des ruchers sur l’exploitation de la famille Bazille. « Les abeilles présentes favorisent la pollinisation de nos cultures et donc la production de graines, on a tout à y gagner ! ».

Dites-nous…

Pour vous la biodiversité, c’est quoi ?
Pour moi, la biodiversité, c’est comme un cercle, nous favorisons la présence de la faune grâce au légumineuse et la production de semences est favoriser par la présence de pollinisateurs. Ce système est favorable à toute la faune avec la présence de carabes, de vers de terre et de chevreuils…

Que vous a apporté cette gestion de la biodiversité sur votre exploitation ?
L’arrêt du travail du sol a permis d’augmenter le taux de matière organique du sol de 4 points en 25 ans et la forte présence de légumineuses limite les besoins d’achat d’azote.

img catalogue+fiches

FOCUS
Des aménagements simples et peu contraignants, comment faire ?

La bande de luzerne non fauchée : une source de nourriture pour les pollinisateurs

La luzerne est l’une des principales plantes productrices de pollen et de nectar de la région. Conserver une bande de 3 à 6 m de large lors de la fauche de la luzerne permet de maintenir une source importante de nourriture pour les pollinisateurs. Le positionnement de la bande est à alterner au sein de la parcelle.

Le projet Apiluz, mis en place par Symbiose, en partenariat avec Luzeal et la Coopérative de Puisieulx, illustre ce type d’aménagement.

Avantages :

  • Source de nectar et de pollen essentielle au maintien des populations d’insectes pollinisateurs pendant les périodes de carence alimentaire,
  • Maintien de la biodiversité ordinaire dans cette bande (oiseaux, insectes, papillons),
  • Limitation du développement d’adventices par alternance de positionnement des bandes.

Inconvénients :

  • Perte de surface productive.

Intérêts pour la biodiversité :

  • Ces bandes mellifères sont sources de nourriture pour les pollinisateurs et plus particulièrement les abeilles. Celles-ci peuvent ainsi maintenir une production de miel régulière tout au long de l’année et assurer la survie du rucher pendant les périodes éventuelles de disette.

Plus de détails sur cet aménagement dans la rubrique  « Accompagnement – Espace membre – Fiches techniques »
(espace réservé aux agriculteurs).

Télécharger cet article en format pdf

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.