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Edito
Par Hervé Lapie, président de Symbiose
Dix ans d’existence et une reconnaissance nationale
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Symbiose a été créée il y a 10 ans. 10 ans d’existence, de projets, 10 ans à travailler ensemble dans l’intérêt du territoire. Nous avons rapidement fonctionné de manière très efficace entre les partenaires de différents horizons, agricoles ou non. Le rôle de Symbiose est d’initier des projets avec l’espoir que ceux-ci se développent ensuite à grande échelle comme c’est le cas pour Apiluz.
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Au bout de 10 ans d’existence, nous avons la satisfaction d’avoir une association qui s’est bien développée, qui agit concrètement et c’était l’objectif premier. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus sollicités, ce qui nous permet de sélectionner les projets que nous souhaitons accompagner jusqu’au bout.
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Je remercie les membres fondateurs (FDSEA, FRSEA, Fédération Régionale des Chasseurs, Réseau Biodiversité pour les Abeilles, Chambre Régionale d’Agriculture) qui ont cru au projet, ainsi que tous les partenaires, notamment les collectivités (Région Grand Est, DRAAF, Département de la Marne, Grand Reims, Pays de Châlons…) et les structures du secteur agricole.
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Il est important de continuer à concilier la production et la qualité de l’environnement sur notre territoire.
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L’actualité de l’association
Assemblée générale
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L’association Symbiose pour des Paysages de Biodiversité a tenu son assemblée générale au lycée agricole de Somme-Vesle (Marne) le 1er juillet 2022.
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Les différents projets conduits par Symbiose en 2021 ont été successivement présentés par Benoit Collard, secrétaire général de Symbiose et Jean-Baptiste Prévost, membre du comité directeur : les projets Trame Verte (Tilloy-et-Bellay et Sud Marne), Plantons des haies, Apiluz, les projets de compensation écologique (dans le cadre de la RSE et des projets des aménageurs de territoire), et les partenariats scientifiques.
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Partenariat URCA-Symbiose : enquête exploratoire terminée
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Un partenariat scientifique a été signé entre Symbiose et l’URCA (Université Reims-Champagne-Ardenne) le 7 juillet 2021 pour capitaliser sur l’expérience de l’association via la rédaction d’un bilan scientifique portant sur l’approche territoriale de la biodiversité et les projets menés depuis sa création.
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Embauchée en novembre 2021, Eva Guilman a réalisé une enquête pour comprendre les conditions d'émergence et de diffusion territoriale des actions conduites par Symbiose. 41 entretiens ont été réalisés auprès d’agriculteurs, de partenaires de Symbiose, de financeurs ou encore d'acteurs de territoire sans lien avec l’association. Objectif : identifier de potentiels leviers de développement et accompagner le territoire dans sa transition agroécologique, paysagère et alimentaire.
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Une dizaine de scientifiques français travaillant sur les mêmes problématiques que Symbiose se sont réunis en séminaire le 20 juin. Objectif : croiser les informations pour aider Eva Guilman à valider les thèmes de sa future thèse Cifre pour laquelle elle recherche un co-financement privé pour compléter celui de l’URCA. Elle s’appuyera également sur les travaux de ces scientifiques pendant sa thèse.
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Un colloque final, ouvert à tous, aura lieu le 7 octobre prochain pour rendre public les résultats de son travail et les thèmes de sa thèse.
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1-Plantons des haies : une enveloppe régionale consommée
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Symbiose, la Fédération des Chasseurs (FDC51), la chambre d’agriculture (CA51) et la FDSEA de la Marne ont répondu à l’appel à projet national « Plantons des haies » lancé par l’Etat au printemps 2021.
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Dans le Grand Est, fin mars, 392 projets ont été déposés depuis le démarrage de la mesure correspondant à la plantation de 332 km de haie et 140 km d'arbres intra-parcellaires. L’enveloppe régionale du Plan de Relance est à ce jour consommée par tous les dossiers déposés avant avril 2022. Depuis cette date, dans la Marne, dix dossiers ont été déposés qui pourraient bénéficier d’un co-financement Feader.
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2-Apiluz 2021 : reconduite du projet en 2022
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Après avoir dépassé l’objectif fixé (1 700 km) avec 1 842 km de bandes de luzerne non-fauchées (BNF) laissées en 2021 par près de 2 400 agriculteurs sur huit départements, le projet est reconduit en 2022 avec les mêmes objectifs de surface.
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Près de 600 panneaux explicatifs ont été plantés dans les champs de luzerne à destination du grand public. Un groupe de réflexion a été créé pour étudier comment pérenniser le projet après 2023, date qui marquera la fin du soutien financier de Lidl (environ 50% du projet). Cette année, deux syndicats apicoles (FGSAM et la Champagne apicole) se sont joints aux financeurs du projet.
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Après une vidéo en 2021 destinée au monde agricole, une nouvelle video vient d’être réalisée pour présenter Apiluz au grand public. Les données écologiques sur l’impact des BNF sur les pollinisateurs seront diffusées en 2023.
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Le 1er juillet après-midi, les partenaires du projet Apiluz se sont réunis à Somme-Vesle pour présenter l’intérêt des bandes de luzerne non fauchées (BNF) et d’autres aménagements pour les pollinisateurs avec le témoignage d’apiculteurs et de représentants de la filière luzerne.
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3-Projet Sud Marne : restauration et création de trame verte
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Ce projet vise à accompagner près de 200 agriculteurs des 10 communes situées dans le Sud de la Marne (Montépreux, Lenharrée, Vassimont et Chapelaine, Haussimont, Sommesous, Soudé, Dommartin-Lettrée, Bussy-Lettrée, Vatry, Soudron)
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Objectif : installer et développer des trames vertes par l’implantation de couloirs agroécologiques en milieu rural (haies, bandes tampon bouchon, bandes intra-parcellaires, bandes apicoles…). L’objectif ultime de ce projet est d’initier une réflexion locale et collective sur de nouveaux systèmes agroécologiques plus écoresponsables et de créer, à l’échelle d’un territoire, un maillage écologique au service de la petite faune, des auxiliaires des cultures et de l’avifaune.
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Les partenaires identifiés sont la chambre d’agriculture, la Fédération des Chasseurs de la Marne, le CPIE Sud Champagne et Miroir Environnement. Symbiose se tourne maintenant vers des opérateurs privés (financement dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises) et des collectivités pour lever des fonds. Le financement est en cours de validation.
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4-RTE : fin de la convention
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Pour minimiser l’impact environnemental de la ligne électrique à 400 000 V de 80 km qui relie Charleville-Mézières à Reims, RTE (Réseau de transport d’électricité) a signé un partenariat en 2013 avec Symbiose pour mettre en place des actions concrètes sur le terrain.
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En 2016, des aménagements écologiques (couverts herbacés, fleuris ou arbustifs) ont été installés sous 84 pylônes situés sur des espaces de grandes cultures, afin de constituer des connexions et des espaces de refuge pour la faune, les insectes et l’avifaune. 58 agriculteurs sont concernés par ces aménagements.
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Pour valider leur intérêt pour la biodiversité, un suivi écologique de la flore, des pollinisateurs et de la petite faune sauvage a été réalisé par des experts écologues en 2018, 2020 et 2022. Le suivi écologique arrive à son terme, de même que le contrat de partenariat. Une réunion de restitution des données écologiques aura lieu courant 2023.
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5-RSE-Medef : plantation terminée
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Pour assurer une partie de la compensation carbone de son Université d’été des 26 et 27 août 2020, le Medef finance un projet d’implantation de quatre kilomètres de haies autour de parcelles cultivées dans la Marne. Les 4 km sont maintenant entièrement contractualisés avec quatre agriculteurs. Les premiers versements compensatoires seront réalisés par le Medef aux agriculteurs concernés à l’automne 2022.
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6-Protection des mares des prairies du Chaourçois
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L’association élargit son champ d’action avec plusieurs projets en réflexion concernant la Trame Bleue dont un dans le Chaourçois dans l’Aube sur six communes (Chaource, Metz Robert, Les loges Margueron, Lagesse, Les Granges, Cussangy).
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Ce premier projet est le prolongement des mesures de préservation des batraciens et de leur biotope engagées par l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Les partenaires impliqués sont le CPIE Sud Champagne, l’OFB, la FDSEA de l’Aube. Symbiose va former les agriculteurs pour qu’ils puissent protéger ces mares. Une contractualisation de 3 à 5 ans sera mise en place avec chaque agriculteur qui sera rémunéré pour cette action de protection. L’évolution des populations de ces mares sera suivie dans le temps. Medef Aube a déjà exprimé son intérêt pour soutenir ce projet.
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7-Gestion et protection des ressources en eau dans les Ardennes
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Un second projet Trame Bleue pourrait être déployé dans les Ardennes en fonction de l’obtention de financements suffisants, pour restaurer et déployer des aménagements d'hydrauliques douces (fascine, haies denses, mares…). Les partenaires identifiés à ce jour pour ce projet sont la chambre d’agriculture des Ardennes, la Fédération de Chasse des Ardennes et la Fédération de Pêche des Ardennes.
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La biodiversité en Champagne-Ardenne
par Jérémy Miroir, pour mieux comprendre et connaître la biodiversité de notre territoire
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L’Orvet, un lézard aux faux airs de serpent
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Au détour d’un chemin, en lisière d’un petit bois, un crissement nerveux dans les feuilles retient l’attention du promeneur. Par curiosité, le secteur est scruté avec attention mais aucun indice ne permet d’identifier l’auteur de ces bruits peu discrets. Et sous un amoncellement de feuilles entres des ronces s’observe un segment brun jaune ocre et bronze luisant qui trahit l’auteur, discret, de ce tintamarre. Le néophyte pourrait prendre peur face au corps serpentiforme de notre protagoniste.
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Un lézard sans pattes
Pourtant, il ne s’agit que d’un « lãvo » en patois champenois c’est-à-dire un Orvet. L’Orvet a une allure surprenante. Dépourvu de pattes, il ressemble à un petit serpent, mais il s’agit de l’un des seuls lézards apode d’Europe occidentale. La femelle est plus grande que le mâle, facilement identifiable à ses flancs sombres et à ses lignes dorsales brun-noir parfois interrompus en pointillés ; sa tête est petite et sa queue est fine. Le mâle est de teinte uniforme, parfois tacheté de bleu, plus petit à tête massive et à la queue épaisse. Comme tous les lézards, il possède un super pouvoir : « l’autotomie » c’est-à-dire la capacité de se séparer de sa queue pour leurrer un prédateur. Toutefois, malgré son appellation de « serpent de verre », c’est uniquement en cas de peur que la fracture volontaire se produit. La section perdue se régénère mais le nouvel appendice ne dépasse pas quelques centimètres. Il est plus sombre et n’a plus la capacité d’être fracturé volontairement.
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Un prédateur efficace…
Cette espèce passe une partie de son existence sous terre ou cachée parmi la végétation. Si l’on ajoute à cela qu’il se déplace peu, on comprend que cette espèce soit si peu observée. Bien souvent, on découvre des individus dissimulés sous une tôle, un vieux matelas, une bâche en plastique … Ils y trouvent non seulement un abri mais aussi des proies, de l’humidité et une source de chaleur. De la seconde moitié d’octobre à la fin mars, l’Orvet occupe un abri hivernal qu’il lui arrive de partager avec d’autres reptiles et des amphibiens.
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Côté reproduction, notre lézard est plutôt singulier. Ses accouplements, en mai et juin, peuvent parfois durer plus de 20 heures et sont souvent précédés de violents combats entre mâles à l’occasion desquels de sévères blessures peuvent être infligées. Tout aussi paisible et inoffensif qu’il soit, l’Orvet fragile est un prédateur efficace de limaces, de vers … mais aussi plus exceptionnellement de jeunes reptiles. Il chasse « en maraude » de l’aube au crépuscule et après la pluie.
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… mais beaucoup chassé
Chez cette espèce ovovivipare, le nouveau-né se libère de l’enveloppe de son œuf juste après la ponte ou quelques minutes après. Même si cette espèce détient le record de longévité parmi les lézards avec 54 ans pour un individu, son espérance de vie n’est que de 10 à 15 ans dans la nature. En effet, cette espèce a beaucoup de prédateurs : poules, rapaces diurnes, blaireau et hérisson d’Europe, serpents … Elle est généralement considérée comme commune mais sa régression locale est probable avec la destruction de ses habitats les plus favorables (comblement des carrières, disparition des ourlets herbacés, urbanisation...). Le trafic routier, le développement important des populations de sangliers et la présence de chats domestiques constituent aussi des facteurs défavorables à cette espèce.
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Un allié à préserver
Voisin sympathique et paisible allier du jardinier, l’Orvet mérite que l’on lui prête attention et qu’on lui réserve une petite place dans notre environnement : pas de débroussaillage systématique des fonds de jardins, des vergers et des lisières. Privilégiez une fauche tardive en octobre, après la ponte, ménagez des espaces plus sauvages en tolérant ponctuellement les ronces et les petits buissons en y installant un tas de bois, de compost ou de foin, et surveillez vos matous !
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Crédit Photo : J.MIROIR-ME
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Le projet « Symbiose, pour des paysages de biodiversité » bénéficie du soutien financier public de :
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