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n°24 - Janvier 2023

Symbiose vous souhaite
une belle année 2023 !

Edito

Benoit Collard, secrétaire général de Symbiose

La Trame Bleue, nouveau terrain d’exploration pour Symbiose

Benoit Collard




Après l’exploration de la trame verte depuis 10 ans, Symbiose s’intéresse de près à la trame bleue à travers deux projets en partenariat avec le Groupe Vivescia et ses filiales industrielles (Malteurop, Grands Moulins de Paris, Délifrance) comme financeurs.
- Préservation et restauration du réseau de mares du Chaourçois : beaucoup de données et de connaissances ont été recensées sur ce réseau écologique d’exception du territoire de l’Aube. Il regroupe plus de 220 mares recensées pour leur intérêt notable en terme de biodiversité mais aucune action de préservation n’était encore financée à leur attention malgré les indicateurs écologiques majeurs qui les caractérisent. Symbiose s’est emparée du sujet en développant un projet liant élevage, protection de l’environnement et préservation du patrimoine paysager de cette région.
L’objectif est de donner aux acteurs locaux des éléments qui leurs permettent de s’approprier les connaissances de ce milieu pour le sauvegarder à long terme. La pédagogie sera le point central de ce projet qui concerne un groupe d’agriculteurs-éleveurs avec comme experts l’OFB de l’Aube, la FDSEA de l’Aube et le CPIE Pays de Soulaines.
-Mise en place d’éléments structurants intra- et inter-parcellaires et modifications des pratiques agronomiques dans les communes du secteur de Le Chêne dans les Ardennes pour lutter contre le ruissellement pouvant entrainer des inondations. Région d’élevage à l’origine, les pâtures ont fait peu à peu place aux grandes cultures, occasionnant des difficultés d’absorption par les sols des quantités d’eaux de ruissellement de plus en plus importantes dans des temps parfois très courts.

Ces deux projets, nouveaux pour Symbiose, nous font toucher du doigt les enjeux liés à la gestion de l’eau (flux et qualité) et à celle des zones humides.

Les aménagements agronomiques et structurants sont fondamentaux pour la biodiversité fonctionnelle de ces milieux.

Sachons la préserver grâce à l’engagement de tous !

L’actualité de l’association

Colloque Symbiose-URCA : Agroécologie, Paysages et Aménagement

Colloque Symbiose-URCA
Le 7 octobre dernier s’est tenu le colloque Symbiose-URCA « Agroécologie-Paysages-Aménagement » qui clôturait la première phase du partenariat scientifique signé entre Symbiose et l’URCA (Université Reims-Champagne-Ardenne) en 2021 pour capitaliser sur l’expérience de l’association via la rédaction d’un bilan scientifique.
Retrouvez la synthèse de cet événement sur https://www.symbiose-biodiversite.com/category/actu-animation-terrain/.
Vous pouvez également retrouver les videos complètes de toutes les interventions sur le site de l’URCA : https://mediacenter.univ-reims.fr/channels/EvaGUILMAN/vodplayer/323.
Un prochain colloque aura lieu en 2024.

Suite partenariat Symbiose-URCA

L’article scientifique portant sur l’approche territoriale de la biodiversité et les projets menés par Symbiose depuis sa création est en cours de rédaction par Eva Guilmann pour une publication dans une revue scientifique internationale au plus tôt mi-2023.

L’OFB, un nouveau partenaire

Avec le démarrage des projets Trame Bleue, Symbiose est amenée à travailler avec un nouveau partenaire : l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Pour mieux se connaitre, l’OFB de la Marne était invité à présenter son fonctionnement et ses missions lors du dernier Copil de Symbiose.
Logo OFB
Etablissement public à caractère administratif, créé au 1er janvier 2020, l’OFB est sous la double tutelle du Ministère de la transition écologique et solidaire et du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation. Au niveau départemental, l’OFB est issu du regroupement des structures départementales de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de l’Agence française de la biodiversité (Onema et Conseil Supérieur de la Pêche).

Dans la Marne, les missions du Service départemental de l’OFB sont multiples :
-connaissance des milieux aquatiques et terrestres (suivi des mares, des castors, inventaire opportuniste des espèces exotiques envahissantes…),
-police de l’environnement (60% de l’activité) qui comprend la police préventive et répressive dans les domaines de l’environnement (loi sur l’eau, espèces et espaces protégés, chasse, pêche, déchets, produits phytosanitaires...) et le signalement de la faune sauvage morte,
-police sanitaire (peste porcine africaine, grippe aviaire),
-appui à la mise en œuvre des politiques publiques (usages de l’eau, projets d’aménagement impactants, documents de planification...),
-gestion/appui aux gestionnaires d'espaces naturels (comme par exemple la réserve nationale de chasse et de faune sauvage du Lac du Der),
-appui aux acteurs tels que les collectivités et mobilisation de la société dans le cadre des Atlas de la Biodiversité Communale, les Territoires Engagés pour la Nature…

L'avancée des projets

1-Apiluz : nouveau succès du projet en 2022

Bande de luzerne non fauchée (BNF)
Après 1 842 km de bandes de luzerne non-fauchées (BNF) laissées en 2021 par près de 2 400 agriculteurs, le projet a été reconduit en 2022 avec les mêmes objectifs de surface.
Au final, 2 422 agriculteurs se sont impliqués dans l’opération pour laisser 1 895 km de BNF, soit une surface totale de 568 ha dans six départements : Marne (68% de la surface totale de BNF), l’Aube (18%), les Ardennes (11%), l’Aisne, la Seine-et-Marne et l’Yonne. Il reste maintenant à exploiter les résultats écologiques pour valoriser ce dispositif et intéresser de futurs financeurs. Un groupe de réflexion a en effet été créé pour étudier la pérennisation du projet après 2023, date qui marquera la fin du soutien financier de Lidl (soit environ 50% du budget du projet).

2-Projet Sud Marne : un redémarrage sur de nouvelles bases

L’objectif initial était d’accompagner près de 200 agriculteurs des 10 communes situées dans le Sud de la Marne (Montépreux, Lenharrée, Vassimont et Chapelaine, Haussimont, Sommesous, Soudé, Dommartin-Lettrée, Bussy-Lettrée, Vatry, Soudron) dans l’installation et le développement de trames vertes.
Sud Marne
Grâce à l’engagement financier du Groupe Vivescia et ses filiales industrielles (Malteurop, Grands Moulins de Paris et Délifrance), ce projet lancé en 2019, puis mis en sommeil, va redémarrer sur de nouvelles bases. Jean Baptiste Prévost, agriculteur et membre du Codir de Symbiose, est le chef de file du projet piloté techniquement par Sylvain Duthoit de la chambre d’agriculture de la Marne. Ce dernier consulte actuellement les acteurs de la zone concernée (Pays de Châlons, Aggglomération de Châlons, chambre d’agriculture, Fédération des Chasseurs, GEDA, CETA, FDSEA, Maires…).

Objectif : identifier les problématiques de terrain et leurs besoins en termes administratif, financier et réglementaire pour pouvoir lancer des initiatives de Trame verte en phase avec la situation actuelle du territoire. L’objectif du projet est de répondre à ces besoins en proposant des mesures innovantes d’ici mi-mars 2023 afin de répondre à l'Appel à Manifestation d’Intérêt de la Trame Verte et Bleue régionale 2023.

Nouveaux projets

1-Trame bleue : protection des mares du Chaourçois (Aube)

zone humide (Pixabay pas de CP) 72 ppp
Symbiose élargit son champ d’action avec plusieurs projets concernant la Trame Bleue dont un dans le Chaourçois dans l’Aube sur six communes (Chaource, Metz Robert, Les Loges Margueron, Lagesse, Les Granges, Cussangy).
C’est le prolongement des mesures de préservation des batraciens et de leur biotope engagées par l’OFB.

L’objectif de ce nouveau projet Symbiose financé par le Groupe Vivescia et ses filiales industrielles (Malteurop, Grands Moulins de Paris et Délifrance) pour 5 ans à hauteur de 150 000 € est de protéger ces mares (30 mares dans un premier temps, sélectionnées pour leur intérêt) et leur biodiversité. Les partenaires impliqués sont le CPIE Sud Champagne, l’OFB de l’Aube et la FDSEA de l’Aube. Symbiose espère réussir une nouvelle levée de fonds en 2023 ou 2024 pour élargir le nombre de mares à plus de 40 (sur les 220 répertoriées sur ce secteur).

Actuellement, les exploitations situées dans les communes concernées sont en cours d’identification. Au 1er trimestre 2023, des diagnostics écologiques permettront d’identifier les mares les plus vulnérables à protéger en priorité. Le projet sera ensuite présenté aux agriculteurs concernés pour une signature des engagements auprès de ceux-ci entre mars et juin 2023.

Une contractualisation privée (CPSE) sera mise en place avec chaque agriculteur pour 5 ans avec une rémunération en contrepartie de l’application du cahier des charges : 400 € la 1ère année, 550 € la seconde année et les suivantes si la biodiversité a évolué positivement comparé au diagnostic initial de la 1ère année, voire 700 € si la mare a atteint le niveau maximal en terme de biodiversité.

2-Trame bleue : gestion et protection des ressources en eau dans les Ardennes

Un second projet Trame Bleue va être déployé sur 5 ans dans les Ardennes financé également par le Groupe Vivescia et ses filiales industrielles (Malteurop, Grands Moulins de Paris et Délifrance) à hauteur de 150 000 € pour restaurer et déployer des aménagements
Inondation champ 72 ppp (Pixabay CP non obligatoire)
d'hydrauliques douces sur les bassins versants des ruisseaux du Longwé et du Lametz (Bouvellemont, Chagny, Baironet ses environs, Jonval, La Sabotterie, Lametz, Marquigny, Montgon, Neuville Day et Semuy). Ce bassin connaît en effet beaucoup de problèmes d’érosion et d’inondation.

L’objectif est d’instaurer 300 mètres linéaires de fascines, 1 km de haie double ou triple densité, 20 ha de bandes enherbées, des perchoirs à rapaces et de réaliser des curetages ponctuels selon les besoins. Une fascine est une structure composée de branchages enchevêtrés et assemblés de manière à former un barrage, en amont duquel les matériaux fins s'accumulent. Elle est utilisée notamment pour modérer l'érosion des sols par ruissellement et par le vent sur les petits bassins versants.

Les partenaires impliqués dans ce projet sont la Chambre d’agriculture, la Fédération de Chasse et la Fédération de Pêche du département. Le projet va démarrer par une cartographie des zones prioritaires en janvier 2023. Seront financés le diagnostic du territoire, l’expertise technique pour définir des solutions, les coûts d’aménagement et d’entretien sur 5 ans, l’accompagnement technique, la formation et la sensibilisation des agriculteurs à la biodiversité de ces cours d’eau, le suivi écologique et la communication sur le projet. L’impact de ces aménagements sera en effet évalué via des pêches électriques, des comptages nocturnes de la petite faune, des suivis de perdrix grises…

Ce projet va permettre pour la première fois de mesurer l’impact de pratiques agricoles sur la biodiversité aquatique.

Projets à venir

Total Energie : compensation d’un parc éolien (Marne)

Dans le cadre d’un parc de 16 éoliennes déjà implantées dans la Marne sur les communes de la Chaussée sur Marne, Dampierre sur Moivre, Francheville, Omey, Pogny et Saint-Jean sur Moivre, Total Energie fait appel à Symbiose pour mettre en place des mesures de compensation : fenêtres à alouettes (placettes de 6 m X 6 m non semées) et oedicnèmes criards, bandes enherbées, animations scolaires sur la thématique des énergies renouvelables (dès 2023 auprès de 4 écoles primaires
éolinne (pexel CP non obligatoire)
pendant 3 ans), et création de parcours pédagogiques. Ce projet, dont les partenaires impliqués sont la Fédération de Chasse de la Marne et le CPIE Pays de Soulaines, est déjà lancé avec la mise en place de fenêtres aux alouettes. Il s’étendra jusqu’en 2041.

Plantation de haies

Création de la SCIC Végétal Nord Est

Logo SCIC Végétal Nord Est
Le 24 octobre dernier a été créée la SCIC Végétal Nord-Est, structure qui regroupe 21 partenaires publics et privés (producteurs de semences, de graines, de plants d’arbres et d’arbustes du monde associatif et des collectivités publiques) dont la mission est de satisfaire à la demande de plants d'origine locale pour tout projet de plantation dans le Nord-Est de la France. Elle s’appuie sur la marque « Végétal Local ». Pour en savoir plus : https://vegetal-nord-est.com/
facebook twitter youtube 
Le projet « Symbiose, pour des paysages de biodiversité » bénéficie du soutien financier public de :
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