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n°21 - Octobre 2021

Edito

Par Benoît Collard, secrétaire général de Symbiose

Le partenariat, clé de la réussite de Symbiose !

Benoit Collard
Depuis sa création, l’association SYMBIOSE s’est toujours entourée de partenaires, techniques et financiers, pour mener à bien ses projets.
Les partenaires techniques mettent en commun leur expertise dans leurs domaines de compétences. Cette complémentarité permet de définir de façon pertinente la problématique du projet, puis de mettre en place l’expérimentation pour atteindre les objectifs fixés, et enfin de vulgariser les résultats à l’ensemble des partenaires.
Les partenaires financiers, publics et/ou privés, sont indispensables pour assurer le financement des partenaires techniques engagés dans chaque projet.
Forte de ces partenariats, le rôle de Symbiose consiste à présenter chaque projet de telle façon qu’il réponde à une problématique de terrain, qu’il attire les financeurs et qu’il s’intègre dans les politiques environnementales actuelles ou réponde aux questions de RSE des grandes entreprises ou au choix des fondations.

Le projet le plus abouti en termes de partenariat est l’opération Apiluz avec, cette année, la vulgarisation de la technique des bandes de luzerne non fauchées (BNF) sur un territoire d’un million d’hectares avec 1 750 km de BNF, soit 553 ha laissés en fleurs pour les pollinisateurs pendant la période de disette de juin-juillet. Toutes les coopératives de luzerne et 2 400 agriculteurs se sont engagés dans la démarche aux côtés de fondations et d’entreprise privée (Lidl). Cette réussite du projet Apiluz est le fruit d’un partenariat sans faille.

Cette année, Symbiose inaugure également un partenariat scientifique avec l’URCA. Objectif : valider scientifiquement les projets de SYMBIOSE et avoir un accès aux réseaux de la communication scientifique.

L’actualité de l’association

URCA : démarrage d’un partenariat scientifique

URCA
Un partenariat scientifique a été signé entre Symbiose et l’URCA (Université Reims-Champagne-Ardenne) le 7 juillet 2021. Un comité de suivi élargi associant les partenaires financiers du projet (URCA, SYMBIOSE, DRAAF, GRAND EST) va être constitué en novembre 2021. Une enquête exploratoire sera conduite par un ingénieur d’étude de novembre 2021 à aout 2022.
L’objectif est de capitaliser sur l’expérience de l’association par la rédaction d’un bilan scientifique portant sur l’approche territoriale de la biodiversité et les projets menés par Symbiose depuis sa création.
Un atelier sera animé avec les étudiants (de janvier à juillet 2022) pour un brainstorming sur la thématique « Freins et leviers au développement des expérimentations Symbiose en Champagne-Ardenne ». Un séminaire de recherche-action de restitution/discussion des résultats de l’enquête exploratoire est prévu en juillet 2022. Suivra une thèse en contrat Cifre (2022-2025) sur des thématiques à approfondir, issues de l’enquête exploratoire.

FDSEA10 : nouveau partenaire depuis septembre

La FDSEA de l’Aube est devenue partenaire de Symbiose en septembre 2021. Elle est en effet impliquée dans plusieurs projets en lien avec la biodiversité : « Abeilles et biodiversité » qui mobilise quinze agriculteurs avec trois à quatre ruches par exploitation, « Agriculture en zone de vallée inondable » qui a nécessité une expertise importante sur les inondations pendant six mois…
FDSEA
Le syndicat a également d’autres projets en réflexion : des projets en faveur des oiseaux (nichoirs, protection des busards), un parcours biodiversité éducatif (petits aménagements avec panneaux explicatifs sur une zone proche de Troyes), des aménagements sur des parcelles en lien avec le groupe « Abeille et Biodiversité », une mise en place de financement pour les agriculteurs du Chaourçois pour préserver les mares dans les prairies...

L'avancée des projets

Trame Verte Tilloy-et-Bellay

L’outil d’aide à la décision (OAD) « Outils de diagnostic écologique » est maintenant opérationnel. Il prend en compte les aménagements paysagers, l’avifaune, les pollinisateurs et la biodiversité utile aux agriculteurs.

Objectifs : améliorer la trame verte là où il existe déjà des aménagements, proposer des aménagements là où il n’existe rien (désert écologique) et ne pas surcharger les zones déjà bien pourvues.
OAD
Il est pour l’instant utilisé par les animateurs de projet. Il permettra de communiquer sur l’intérêt de chaque projet Symbiose en termes d’impacts positifs sur la biodiversité. A terme, cet OAD devrait pouvoir être utilisé par des groupes d’agriculteurs sur un territoire de façon autonome.

Medef : compensation Université d’été

_Président_Medef_et_Présidente_FNSEA
Pour assurer une partie de la compensation carbone de son Université d’été des 26 et 27 août 2020, le Medef finance un projet d’implantation de quatre kilomètres de haies autour de parcelles cultivées dans la Marne.
Epiterre a choisi Symbiose pour cette réalisation qui se déploiera sur quatre ans chez quatre agriculteurs des communes de Gourgançon, Connantre et Corroy.

Le choix de ces communes s’est fait dans une logique de continuité de trame verte du projet Sud Marne. Les premières plantations (2,1 km chez trois agriculteurs) ont été réalisées à l’automne 2020 et au printemps 2021. Le 5 mai dernier, quelques mètres de haies ont été symboliquement plantés par Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef et Christiane Lambert, présidente de FNSEA à Gourgançon. 400 m de haie supplémentaires seront posés cet automne chez un agriculteur et le complément à l’automne 2022.

France Relance : Plantons des haies

Symbiose, la Fédération des Chasseurs (FDC51), la chambre d’agriculture (CA51) et la FDSEA de la Marne ont répondu à l’appel à projet national «Plantons des haies» lancé par l’Etat au printemps 2021.
L‘objectif est d’instaurer 7 000 km de haies et d’alignements d’arbres intra-parcellaires sur la période 2021-2024, dont 930 km sur la région Grand Est.
Haie_plantée
Tout agriculteur peut faire une demande de subvention pour un montant maximum de 80% du budget total (plant, location de matériel et main d’œuvre). Cet engagement implique un entretien de la plantation sur une période de quatre ans et la déclaration de celle-ci à la prochaine Pac.

Dans la Marne, 82 agriculteurs ont déclaré être partants pour 121 km de haie et 9 projets d’agroforesterie. A ce jour, 25 exploitants seulement ont renvoyé leur dossier de demande de subvention. La date limite est le 31 décembre 2022. Remplir ce dossier s’avérant complexe, les agriculteurs sont accompagnés par la FDC51 et la CA51 respectivement pour les haies et l’agroforesterie. Les plantations doivent s’étaler sur trois ans (2021-2024). Les pépiniéristes locaux s’attachent à augmenter leur capacité de production pour pouvoir répondre à la future demande en plants.

Apiluz à grande échelle

Le projet Apiluz a enfin pu se déployer ce printemps sur toute la Champagne-Ardenne et au-delà grâce à la participation technique de RBA et FGSAM et financière des coopératives (Luzeal, Sundeshy, Capdea, Cristal Union, Prodeva, Tereos, Cérèsia, Desialis, France Luzerne, Coopération Agricole Luzerne de France), de la Chambre d’agriculture de la Marne, des fondations Avril et Crédit agricole nord-est, de l’entreprise Lidl et de la Région Grand-Est.
Apiluz 2 juillet 2021
1 842 km de bandes de luzerne non-fauchées ont ainsi pu être laissés lors de la 1ère coupe, soit l’équivalent de 553 ha chez près de 2 400 agriculteurs sur sept départements (Aisne, Ardennes, Aube, Marne, Seine et Marne, Meuse, Yonne).

La Présentation officielle du déploiement d'Apiluz a été réalisée le 2 juillet (photo) sur une parcelle de luzerne à Mairy-sur-Marne, en présence d’Hervé Lapie, président de Symbiose, Michel Biero, directeur exécutif achat Lidl France, et les représentants des coopératives, fondations et OPA partenaires du projet.

L’événement et le projet Apiluz ont été largement relayés dans la presse départementale, régionale et nationale. L’objectif est maintenant de transformer l’essai en 2022 pour pérenniser cette pratique.

Apibet prolonge Agrapi

Après trois années d’expérimentation dans la Marne mais également dans quatre autres départements (Vendée, Loiret, Landes et Hérault), le projet Agrapi conduit au niveau national par la FNSEA et l’UIPP et par Symbiose au niveau marnais a pris fin. L’objectif était d’étudier l’impact des pratiques agricoles couvrant différentes cultures sur les résidus retrouvés dans les produits des ruches à proximité.
Le projet Apibet prend le relais pour trois ans sur la même thématique, mais uniquement dans la Marne sur la zone de Tilloy-et-Bellay, là où Agrapi avait été conduit.
betterave (Pixabay pas de CP)
Il sera conduit sous la houlette de Symbiose, l’UIPP et l’ITB (Institut technique de la betterave) en se focalisant sur la betterave et les néonicotinoïdes. Une présentation du projet aux agriculteurs de cette zone a eu lieu le 30 septembre à Tilloy-et-Bellay.

Duplication du parcours pédagogique de Berru

Berru_Parcours_Pédagogique (1)
Le Parcours pédagogique de Berru (près de Reims) regroupe les aménagements paysagers développés par Symbiose en faveur de la biodiversité avec des panneaux explicatifs décrivant leurs intérêts environnementaux.
Symbiose propose maintenant ce type de plateforme aux collectivités de la Région Champagne-Ardenne pour développer la sensibilisation du grand public à la biodiversité.

Une campagne d’information par mail avec la fiche Parcours Pédagogique a été réalisée en juillet auprès de tous les maires de la Marne. Une fois ces parcours installés, l’objectif est que l’entretien soit réalisé par la collectivité elle-même plutôt que par un prestataire extérieur, pour une meilleure efficacité.

Projets en réflexion

Projet Nichoirs

passereaux
L’objectif est d’installer différents types de nichoirs en fonction du public ciblé : agriculteurs ou particuliers. Pour ces derniers, l’idée est de miser sur les communes pour les sensibiliser. Un partenariat a été conclu avec un Esat de la Marne pour fabriquer ces nichoirs.
Le projet a été retravaillé pour pouvoir également le proposer à des entreprises sur toute la France dans le cadre de la RSE via le dispositif Epiterre. Symbiose gèrera les projets de la région Grand Est. Quatre prospects privés se sont déjà dits intéressés. L’association a bon espoir de voir se concrétiser les premiers projets d’ici 2022.

Compensation éolienne

L’objectif est de proposer aux porteurs de projets éoliens un projet de compensation, d’accompagnement ou de réduction de l’impact de l’implantation des éoliennes via des éléments de biodiversité mis en place par des agriculteurs. Actuellement, six projets sont en cours avec Innergex et Windmanager dans les Ardennes, Nordex, Engie, Valorem et Thibie Energie dans la Marne.
éolinne (pexel CP non obligatoire)
Symbiose est également intervenue lors de l’AG de la Fédération des Energies Eoliennes Grand-Est (réseau d’opérateurs éoliens) le 22 septembre dernier pour présenter en détails ses compétences et la façon dont elle accompagne les porteurs de projets éoliens en matière de compensation. Devant la volonté des opérateurs de bannir les aménagements sous les éoliennes par crainte d’attirer trop d’oiseaux et de dépasser les seuils de mortalité à respecter, Symbiose a attiré leur attention sur le fait que cette pratique peut rapidement conduire à la création de déserts écologiques étant donné la concentration d’éoliennes dans la région.

Trame bleue

Alors que jusqu’à présent, Symbiose travaillait des projets liés à la Trame Verte, l’association élargit son champ d’action avec plusieurs projets en réflexion concernant la Trame Bleue, dans l’Aube et les Ardennes : protection de mares existantes, protection de la ressource en eau douce….

La biodiversité en Champagne-Ardenne

par Jérémy Miroir, pour mieux comprendre et connaître la biodiversité de notre territoire

Le geai des chênes, un migrateur discret du début d’automne

Geai des chênes en vol


Geai_des_chênes
Connu pour sa contribution à la diffusion des glands ou pour sa vigilance qui trahit souvent la présence des promeneurs au sein des forêts, le geai des chênes (Garrulus glandarius) n’en reste pas moins un oiseau discret.
De la taille d'un choucas, son plumage est brun-gris orangé. Il a un fort bec noir, des moustaches noires et l'avant de la calotte strié. Il présente sur l'aile une plage de plumes bleues finement barrées de noir. En vol, on le reconnait notamment à son croupion blanc. Toutes sortes de milieux boisés (forêts, bocage, parcs et jardins...) conviennent à ce petit corvidé et ce jusqu’à 2 200 m d’altitude dans les Pyrénées et même à proximité des habitations.

Oiseau forestier
Principalement sédentaire, l’espèce devient toutefois plus grégaire et erratique en dehors de la période de reproduction. Certaines années, des mouvements migratoires sont observés en septembre et octobre en provenance du nord-est de l’Europe. En effet, depuis début septembre, on remarque des vols de geais des chênes isolés ou en petits groupes. Ils volent nerveusement au-dessus des haies et des petits bois qui jalonnent leur chemin. S’ils peuvent être observés assez haut dans le ciel, leur vol malhabile les contraint souvent à survoler la cime des arbres ou à cheminer en lisière des linéaires arbustifs. En effet, le geai des chênes est un oiseau forestier adapté à la circulation dans un milieu fermé. Ses ailes « rondes » le contraignent à un vol lent, généralement à faible hauteur, ce qui ne le rend pas particulièrement adapté à ces grands et longs périples.
Geai_des_chênes2
Véritable exode
Cette année, il était possible d’observer plusieurs centaines d’individus en quelques heures. Certains emploient le terme d’invasion pour qualifier ce type de phénomène. En effet, cette migration, habituellement discrète, peut certaines années prendre la forme d’un véritable exode. Dans ce cas, les individus venant d'Europe du nord-est, après plusieurs bonnes années de reproduction, peuvent être confrontés à une faible abondance de nourriture notamment à cause d'une mauvaise fructification des arbres et arbustes. Dans ce cas, de nombreux individus et notamment des juvéniles, moins casaniers et non cantonnés, partent en groupe en direction du sud-ouest.
Groupe de geais des chênes en migration faisant une très courte halte avant de continuer leur périple.
Geai des chênes (4) recadrée
Importance des corridors écologiques
Outre le caractère fascinant de cette migration, le geai des chênes illustre de manière concrète le rôle de corridor écologique joué par les éléments structurants du paysage. Ce type de migration caractérise de nombreuses espèces de passereaux qui utilisent les structures guides que constituent les linaires arbustives, les bosquets, les bois… afin de transiter en sécurité par rapport aux prédateurs, et de pouvoir effectuer des haltes pour se reposer ou s’alimenter.

Crédit Photo : J.MIROIR-ME
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Le projet « Symbiose, pour des paysages de biodiversité » bénéficie du soutien financier public de :
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