La Ferme des Longuins, un paradis du petit gibier

Jean-Baptiste expérimente différents mélanges pour proposer un gîte et un couvert à la faune sauvage au milieu d’une haie.

Jean-Baptiste Prévost s’est installé il y a 10 ans en reprenant l’exploitation familiale à Nuisement-sur-Coole au lieu-dit de la Ferme des Longuins. Ce jeune agriculteur est avant tout passionné de nature et de chasse, « au départ, en entrant au lycée agricole, je voulais être garde forestier » précise-t-il, mais l’envie d’entreprendre lui a donné goût au métier. Une grande partie du parcellaire se trouve autour de la ferme, « ça facilite l’installation d’aménagements, je peux les faire entre deux parcelles sans gêner le voisin ».

Des aménagements dans un objectif cynégétique

Deux haies anciennes ont été conservées sur l’exploitation depuis les années 70. C’est en 2004 que les premiers aménagements ont été implantés, sous l’impulsion de la Fédération de Chasse six buissons ont été installés entre les parcelles. « Mon père les a installés à coté de chaque borne d’irrigation, tous les 200 m environs, l’objectif était de couper la plaine ».
La seule difficulté rencontrée par Jean-Baptiste est de bien réfléchir son assolement pour éviter les manœuvres avec le pulvérisateur ou lors de l’arrache des cultures sarclées.
Dans une ancienne haie qui avait pris un peu trop de largeur au fil du temps (environ 15 m), Jean-Baptiste a décidé de défricher le centre de celle-ci sur environ 5 m et depuis deux ans il implante une jachère cynégétique, « Cette année, j’ai tenté un mélange de tournesol et maïs, mais les corbeaux ont mangé tout le tournesol, il faudra que je trouve autre chose pour l’année prochaine ».
Jean-Baptiste a pour projet de réaliser trois haies complémentaires sur son exploitation mais les incertitudes sur la réglementation phyto ont ralenti le projet : « si demain, il est interdit d’utiliser des produits phytosanitaires à proximité des haies, je vais perdre beaucoup plus de surface cultivable ».

Des cultures sources d’aménagements

Le gibier aime s’abriter dans les champs d’asperges montées à graines.

Dans ces pratiques culturales, Jean-Baptiste continue de penser à la faune sauvage par des pratiques simples comme lors de la moisson, il pratique ce qu’il appelle « une fauche intelligente », c’est-à-dire qu’il ne tourne jamais autour de la parcelle mais commence par le milieu afin de laisser le temps à la faune de s’échapper.
Dans ses cultures d’asperges (7 ha sur l’exploitation), il ne broie la végétation qu’en toute fin de saison afin de constitué des « mini-haies » dans les parcelles. Pour les CIPAN, Jean-Baptiste fait toujours des couverts multi-espèces et maintien des bandes le plus tard possible, toujours pour laisser des abris à la faune. Une douzaine d’agrainoirs et de bac de récupération d’eau de pluie sont également disséminés sur l’exploitation.
Un vrai paradis pour le petit gibier de plaine !

Dites-nous…

Pour vous la biodiversité, c’est quoi ?
Pour moi, c’est mêler les différentes strates de faunes, flores, cultures, bordures, friches… Que tous le territoire soit profitable à tous. C’est concilier l’économie avec la faune et la flore sauvage.

Que vous a apporté cette gestion de la biodiversité sur votre exploitation ?
C’est agréable de voir de vie dans la plaine avec des lapins, des perdrix et des passereaux. Ça apporte un peu plus de travail mais ce n’est pas désagréable.

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FOCUS
Des aménagements simples et peu contraignants, comment faire ?

La La jachère Faune Sauvage adaptée

Il s’agit d’un couvert composé d’au moins deux espèces de grandes cultures (dont une céréale) conduites avec  une productivité très faible et maintenue au minimum du 1er mai au 15 janvier.

La jachère faune sauvage adaptée est généralement implanté en bande en bordure de parcelle.

Avantages :

  • Couvert protecteur et nourricier pour la faune sauvage, d’autant plus qu’il est conservé pendant
    l’hiver ;
  • Zone de gagnage potentiel pour les lièvres, lapins et chevreuils, ce qui peut éviter des dégâts sur les
    cultures voisines ;
  • Permet le développement d’insectes, favorisant la disponibilité en proies bénéfiques au développement
    des espèces insectivores.

Inconvénients :

  • Contrainte sur le calendrier cultural : parcelle mobiliser jusqu’au 15 janvier ;
  • Peu adapté aux sols argileux qui nécessite un labour d’hiver ;
  • Coût plus élevé qu’une jachère classique.

Intérêts pour la biodiversité :

  • Ce couvert a surtout un intérêt pour le gibier, il offre un abri pendant les périodes sensibles (époque
    de nidification et hiver).

Plus de détails sur cet aménagement dans la rubrique  « Accompagnement – Espace membre – Fiches techniques »
(espace réservé aux agriculteurs).

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